Dialogues intérieurs de la bergère
J’ai vécu quelque chose de beau aujourd’hui.
Je me suis faite accompagner pour aller à la rencontre de ce qui me limite dans mon déploiement professionnel. Et… je me suis laissée surprendre.
D’un point de vue intellectuel, j’avais perçu qu’il pourrait s’agir de ce qui s’était vécu à ma naissance, dans ma petite enfance; ce manque de reconnaissance et d’accompagnement qui me limiterait encore. J’avais aussi pensé qu’il s’agissait peut-être d’inter ou de transgénérationnel avec des ancêtres qui avaient été empêchés dans leur déploiement.
Je n’avais pas envisagé que je pouvais me limiter moi-même pour des raisons… d’humanité…
Quand on va à la rencontre de soi avec le cœur, il se passe bien souvent bien autre chose que ce que l’on avait imaginé, ou réfléchi…
J’ai été devant l’évidence de ma connexion avec le cosmos, ce plus grand que Soi qu’on a tant de mal à nommer et à décrire. Pour moi, il se présente sous forme d’une lumière infinie. Cette lumière s’est assombrie quand j’ai été en contact avec les humains, comme si j’étais moins connectée à la lumière quand j’étais avec eux. Pourtant, l’humanité a une grande importance pour moi. Je ne peux envisager de me déployer sans mes congénères parce que je suis convaincue du fait que nous avons tous cette aptitude à nous élever. Je ne peux donc pas imaginer de faire la route seule.
Je comprends dans cette connexion merveilleuse qui se vit entre ma lumière intérieure et la lumière du cosmos, que je suis privilégiée. Et c’est justement cela que j’ai refusé jusque-là: le privilège. Comme si je ne pouvais pas reconnaître le chemin que j’ai parcouru, et honorer ce qui m’est aujourd’hui donné de vivre. De ce fait, jusqu’à maintenant, je me suis limitée pour rester avec la majorité humaine qui n’a pas fait ce chemin; par choix de proximité avec elle, et d’humilité.
Cependant, j’ai perçu le manque de justesse de ce fonctionnement.
En me laissant être avec cette pleine connexion, je rayonne; et c’est cela qui est juste pour le monde. Les humains ont besoin d’être en contact avec la lumière. S’ils ne peuvent être en contact avec la source cosmique, ils peuvent bénéficier du rayonnement de leurs congénères.
Je rayonne pleinement quand je me laisse être celle que je suis avec la source cosmique, quand je laisse se faire ce mouvement infini entre ma lumière intérieure et la lumière du plus grand que Soi. Et… c’est là que je suis en paix et heureuse avec, à la fois une infinie gratitude pour ce qui m’est offert et le cœur ouvert aux humains qui me touchent tant.
A la fin de l’accompagnement, je me suis sentie pleine, habitée avec densité. Je l’ai senti dans mon cœur, mon corps et jusque dans mes mains et mes pieds.
Cette sensation est délicieuse. Elle me donne à me sentir pleinement en vie, connectée au grand tout; comme une cellule en pleine santé d’un système que l’on pourrait nommer cosmos, Vie, ou encore… Amour…
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Il m’a fallu 15 jours de plus après cet accompagnement, pour que mûrisse en moi ce qui, hier, m’a paru évident.
Si je me suis limitée jusque-là, c’est peut-être, surtout pour ne pas faire ombrage à ma mère et peut-être aussi, pour faire en sorte de ne pas déclencher sa jalousie.
Dans ma grande spontanéité, à chaque fois que je partage avec elle mon vécu, je la sens désolée pour elle-même de ne pas Vivre avec la même intensité, de ne pas avoir le bonheur que j’éprouve dans ma connexion avec mes enfants et avec les autres.
Je perçois qu’elle ne sait pas se réjouir pour moi, mais qu’elle se compare à moi et que de voir mon bonheur la met face à son incapacité à être.
Je crois que j’ai perçu cela depuis toujours et que je me suis limitée pour ne pas la faire souffrir et aussi pour recevoir son amour. En effet, chaque fois qu’elle m’a vu heureuse jusque-là, sa jalousie s’est déclenchée et m’a éloignée de l’amour qu’elle aurait pu m’offrir.
Ma stratégie inconsciente de me limiter a donc été nécessaire. C’était le mieux que je pouvais faire pour elle, et aussi pour moi avec ce besoin si naturel d’être aimée par son parent.
Seulement les lignes ont bougé ces dernières années et particulièrement cette dernière année. J’ai pu m’accorder cet amour qu’elle n’a pas su me donner et m’offrir la place qui est la mienne en ce Monde.
De son côté, je suppose que sa remise en question a été conséquente avec le cancer que j’ai traversé cette dernière année.
Il s'ensuit qu’elle ne peut plus m’en vouloir d’être qui je suis. Elle est face à elle-même.
De mon côté, l’appel à être et à devenir celle que je suis est devenu assourdissant. Je ne peux plus faire autrement que d’ouvrir pleinement les vannes. Et les vannes, c’est mon cœur connecté à celui du cosmos. Cette grâce m’est donnée de laisser rayonner pleinement ma lumière et de recevoir dans le même temps cette lumière cosmique généreuse.
Je réalise aujourd’hui que c’est probablement ce pour quoi je suis définitivement guérie du cancer. La Vie semble m’avoir mis devant un ultimatum: vivre pleinement ce qui signifie d’ouvrir pleinement mon cœur pour laisser circuler l’Amour en moi et sur cette planète, ou arrêter là l’aventure terrestre. Et c’est comme si, en même temps que la question m’était posée, la réponse s’était imposée.
J’en suis profondément touchée.
Je sais à quel point je suis si différente de celle que j’étais avant mon cancer, et même de celle que j’étais il y a un mois. J’ai acquis une incroyable confiance en la Vie. Et par dessus tout, j’Aime et je me sais Aimée.
Je ne sais pas qui de la poule ou qui de l’œuf, mais je ne peux que constater que cet Amour s’est incarné dans ma vie de femme depuis quelques mois. Un merveilleux Amour qui m’a demandé de lâcher tout principe et toute maîtrise…
Merci mon Amour.
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