Rendons grâce
Le berger
J'ai retrouvé les paroles de la chanson que je prévois pour mon inhumation :
“Si partir rend souvent malheureux, Et si c'est toujours mourir un peu, Au contraire, je crois malgré tout, Que rester c'est ne pas vivre du tout. L'absence est à l'amour ce que le vent est au feu. S'il est fort, il l'avive ; faible, il l'éteint par jeu. J'étais bien parmi vous, mais je pars aujourd'hui, Ailleurs, voir si c'est aussi bien qu'ici.”
La bergère
C'est très doux de te lire. J'ai moi-même écrit un texte hier qui rejoint le tien par certains endroits.
“La pause, cet espace entre inspiration et expiration, Un temps pour Accueillir l'absence, le vide, le manque, le rien, ce qui nous fait si peur, Comme si arrêter la course folle du faire c'était un peu mourir. Le silence, ce lieu où tout peut apparaître car rien n'y est écrit. L'absence pour percevoir la présence. Le vide pour accueillir le nouveau. Le manque pour rencontrer le plein. Le Rien pour ouvrir la porte au Tout. Un espace pour laisser la place, afin que ce qui cherche à être puisse advenir. Et si nous commencions l'année avec un temps d'apnée, non comme une retenue du souffle, mais comme une conscience d'un entre deux salvateur? Cet espace qui offre à sentir ce qui est terminé et ce qui n'est pas encore commencé ; Cette absence, ce vide, ce manque, ce Rien dans lequel le tout possible est contenu. Et si tout au long de l'année, nous nous donnions du temps pour être et laisser être autour de Soi? Et si toute volonté abandonnée ouvrait la voie à une existence sans pouvoir ; sans dictat sur autrui, sans violence en Soi? Il se pourrait alors que la pause soit le grand portail pour accéder au chemin menant vers notre Humanité... Un temps de vacuité pour se laisser habiter.
J'écouterai cette chanson. Les paroles que tu en as écrite sont très belles. “Rester ce n'est pas vivre du tout”... Cette phrase est puissante. Au delà de la mort physique, elle peut accompagner toute période de changement. Une parole de sagesse.
Cette journée est là dernière avant le passage vers le renouveau. Je nous souhaite de la vivre en conscience de ce qui se termine et ce qui n'est pas encore.
Le berger
Tu peux remplacer “apnée” par silence respiratoire. Le mot apnée est souvent associé a un retenue par crispation
Je me joins à ton :” Je nous souhaite”, avec un cœur à nu, que la délicatesse du papillon parfumé de son émerveillement soit notre fils d'Ariane à s'ouvrir ensemble autant au monde qu'au Cosmos. Que le cosmos vienne nourrir cette humanité naissante, et que nous en Soyons canal. Mon Amour…
Humm mais au-delà des souhaits, il y a à rendre grâce. Cette année 2024 est marquée par notre rencontre, notre histoire. Et c'est bien un inestimable événement qui vient émerveiller nos vies. Les souhaits semblent presque surfaits quand la plénitude de ce qui nous arrive ce vit déjà au quotidien. Il y a un goût de 6 mois pour l'année 2024 : une demi année ensemble, sachant que l'on organisé cette première coanimation en juillet…
Si début juillet les faits pouvaient jouer en notre faveur d'innocence, la préparation était déjà dans nos cœurs… Mon Amour…
La bergère
Oui, rendons grâce à cette année qui se termine et qui a vu naître notre Amour . Et rendons grâce par avance à ce qui se prépare à être avec cet Amour mon Amour. Tellement de choses vécues en 6 mois… Comme une vie déjà déroulée. Une autre vie s'ouvre à nous comme si nous étions des papillons immortels qui renaissent à la Vie, renaissent de leurs cendres pour devenir plus Soi, devenir plus vivants au service du Vivant.
Le berger
c'est toujours incroyable cette chose qui chemine à l'intérieur de nous… Même éloignée l'un de l'autre elle chemine: elle raconte ce qui nous transforme, prend vie, nous traverse. On peut commencer la journée en disant avec notre mental j'ai plein de choses à faire; elle s'en fout. Elle n’aime que la ouate et elle nous le fait savoir assez fort pour nous pousser à nous écrire le matin un peu, le midi beaucoup, le soir passionnément... Elle fait sa vie comme Ujba; elle prend sa place en nous en disant : “ici, c'est chez moi....chez nous...” Elle se parle à elle même de toi à moi et de moi à toi, comme si nous étions habité par un plus grand que nous. Elle a senti qu'elle pouvait s'en donner à cœur joie, car nous étions faible. Elle a senti qu'elle pouvait s'installer comme dans un chez Soi, car nous avions des cœurs et des âmes d'artichauts. Elle a senti que pris au doux piège nous saurions l'honorer du reste de nos vies, comme d'un hôtel à sacrifice, d'une quête d'absolu qui n'a d'égale que celle de notre alter-ego. Nous voilà dans cette spirale qui nous soulève autant qu'elle nous enracine, Qui nous enivre autant qu'elle nous donne à toucher notre sensibilité, Qui nous cueille à une fréquence qui tend à suivre nos battements de cœur… Cette Chose mon Amour, c'est notre Amour. Elle n’a comme unité de mesure que notre Abandon. Elle fait couler les mots comme des témoins de ce qui est en nous…
La bergère
Peut être cette chose a t-elle sentie, non pas que nous étions faibles, mais que nous étions prêt à recevoir et à donner, comme des cœurs d'artichauts qui ont dit OUI à la Vie. Peut-être a t-elle sentie cet élan merveilleux qui nous anime et jamais ne renonce quelles qu'en soient les conditions. Cette folle pulsion qui prend racine dans le cosmos, s'est invitée dans nos âmes et s'incarne en nos corps aimants. Ni faiblesse, ni force, mais une sensibilité sans limites qui fait de nous des chercheurs d'Humanité.
Le berger
Oui, faible est un clin d'œil comme fort serait aussi une illusion. Aujourd'hui est terrible. L'état de passion est manifestement dépassé alors qu'il n'est que midi… En écho à ce que tu me disais hier, Je ressens a l'intérieur de moi cette incertitude à ne pas savoir si je suis attiré vers toi ou si c'est moi qui appelle. En tout cas le(s) corps le(s) cœur(s) l' (ou les)être(s) tout entier(s) crie(nt) , rayonne(nt) ce besoin de l'autre, cet appel à vivre plus grand que soi…
J'aime ta façon de commenter. Mais faire la liste de ce que j'aime en toi n'aurait aucun sens, car peut-on faire le tour de la vastitude? Ma vastitude ou j'aime me perdre, pour mieux te retrouver, me retrouver, nous retrouver.... “Me perdre en toi…!” Comme un épitaphe. Mais aussi comme une réalité de tout moment, car c'est bien cela qui se joue en arrière plan (en premier plan) en tout cas en simultané de la vie qui coule.
La bergère
J'aime ta façon d'entendre mes commentaires sans t'en sentir dérangé ou remis en question. Mes commentaires ne sont là que pour préciser la beauté de ce que nous vivons et pour ajouter mon petit grain de sel, comme on mettrait du sucre, non du miel en tes mots pour s'en délecter avec gourmandise. C'est une nouvelle recette de mots en duo, comme on pourrait inventer une nouvelle recette de chocolats au miel et fleur de sel.