encre indélébile ? nommé Silence
La bergère :
Je sens dans cette vulnérabilité en moi quelque chose qui cherche à naître, ou peut-être qu'à n'être. Je viens de vivre une séance d’accompagnement magnifique. J'apprends millimètres par millimètres, (c'est encore une autre dimension que le pas à pas), à reconnaître ce précieux joyaux en moi qui sait donner naissance, être là pour accueillir ce qu'il y a de plus précieux en chacun. Je me sens privilégiée. C'est avec ce savoir venu des profondeurs de l'humanité, de notre terre mère, que je peux offrir au monde. Et comme c'est un savoir qui ne s'appuie sur aucune structure apparente, cela ne m'est pas facile de le mettre en forme. Mais pas facile, ne veut pas dire impossible.
“ C’est avec le temps donné au silence que la brume de l’indicible se lève et laisse la place au cristal limpide de l’être”
J'ai écrit cette citation mais aussi un texte à la suite de ce qui s'est vécu ce matin et sûrement aussi de ce qui infuse de notre temps sans temps. Je n'ose pas te le mettre là, et te le partager !
le berger :
Timidité de partage ? La brume de la timidité peut se dissiper au détour d'un envol, pour laisser apparaître les traces d'un passage accueilli dans le sable comme une encre invisible se laissant désirer.
La bergère :
Une encre invisible se laissant désirer… Il semble en effet que la pluie n'y suffira pas pour effacer l'encre. Qui a parlé d'encre indélébile ??
Alors voici le texte: “ Le besoin de temps, incompressible, est à la mesure de la sensibilité qui cherche à se faire entendre. De la même manière que l'essentiel est invisible pour les yeux, l'essentiel est inaudible pour les oreilles. Ce qu'il y a de plus précieux en nous ne peut s'entendre que dans l'espace que l'on donne au silence. C'est en cela que le besoin de temps est proportionnel à la sensibilité et peut être plus encore à son impérieux besoin d'être partagée.
Le silence est à la fois manifestation et remède. Le silence est expression de ce qui ne peut se dire, par pudeur ou parce que l'on ne sait lire dans le brouillard des émotions entremêlées ; il manifeste aussi ce qui ne peut être entendable. Et dans ce sens, il est préservation de ce qu'il y a de plus intime, de plus subtil, de plus précieux en Soi. Il est remède parce que c'est dans le silence que se lisent les émotions mêlées. C'est avec le temps donné au silence que la brume de l'indicible se lève et laisse la place au cristal limpide de l'Être. C'est parce que j'ai su prendre soin de ce qui m'est intime, de mon extrême sensibilité, que je peux aujourd'hui prendre soin de la vôtre, entendre au delà des mots ce qui ne peut être réduit à des concepts approximatifs, ou ne pas être entendu du tout. L'essentiel est inaudible pour les oreilles. On n'entend bien qu'avec le cœur. Le cœur est silence. Il est cet espace cosmique qui a toujours été et reste de manière immuable ouvert à ce qui est pour chacun. Quand je vous accompagne, c'est avec les oreilles du cœur que nous parvenons ensemble à mettre en mots l'indicible avec le plus de justesse possible et sans l'abîmer. L'indicible est ce qu'il y a de plus sensible en vous. C'est aussi ce qu'il y a de plus vivant. Ainsi, lorsque le cœur se rend disponible, les émotions se démêlent, les mots s'alignent, et la circulation de la vie reprend son cours de manière organique ! “
La bergère toujours :
C'est peut être cela que nous faisons à notre manière : laisser nos cœurs disponibles. Quand les corps s'aiment sans limite, ils manifestent l'ouverture du cœur, sa disponibilité, cet espace infini d'abandon à ce qui nous dépasse.
L'Amour est ce qui guérit et ce qui ouvre pleinement à nos capacités de guérison pour Soi et pour les autres. S'il est nécessaire de le cultiver en Soi, il est tout aussi essentiel de le recevoir d'autrui et de le donner. Donner- recevoir est indissociable sous peine d'épuisement de nos ressources. L'Amour est l'état qui appelle à s'expérimenter en ce monde. Et l'expérience est corporelle par essence.
Cette partie là, je ne l'ai pas partagée sur les réseaux. 😅
Le berger :
😘 je n'ai pas de mots . Relire pour goûter
Le berger :
Je relis et je relis ce que tu as écris… Dans le silence avec lenteur et avec le temps de laisser infuser chaque vision. Mon cœur, je le sens en moi, vibre de lumière et de douce chaleur. Il y a un chemin de grande justesse qui y mène à ce cœur vibrant vivant au quotidien. Un chemin qui lui donne le droit au chapitre de guider nos gestes aux quotidiens. je peux ce matin écouter mon cœur via la douce chaleur qu'il emmène dans ma poitrine. Je peux écouter mon cœur par l'accueil qu'on lui a concocté dans ce nid douillet de bivouac où on a laissé le temps au temps pour que nos corps fassent le chemin d’Aimer Aimer.
Annie Marquier '“le cœur est au commande” ( encore un A) donne la base; toi tu en donnes le fil d'Ariane (encore un A) du vivant cherchant a serpenter.