Deux vies différentes, simple et pas si simple...

Le berger

Le temps coule maintenant avec  deux rythmes liés au fait que l'on est soit ensemble physiquement ou pas . Il faut aussi voir que quand on est ensemble on a une petite tendance à plonger dans nos profondeurs sans limites. Je trouve aussi que tous les sujets sensibles que l'on aborde sont des cadeaux incroyables. Car je sens bien que ce qui est périlleux renferme en chacun(e) de nous des histoires (des êtres) à entendre. Et comme on sait les accueillir malgré les peurs et les sujets aux apparences de déjà vu, il en ressort que ce que nous osons partager nous donne l'opportunité de nous en libérer aussi un peu, ou en tout cas, la peur inhérente se dissout, et de l'espace et de l'énergie de vie s'en retrouvent disponibles. Quand on n'est pas ensemble, il y a un petit goût de figuration… Ce n'est pas que je ne vis pas, mais le temps s'écoule un peu comme si on avait changé de planète. Peut être que la différence c'est que quand je suis avec toi, tous mes sens sont actifs et quoi qu'on fasse on est transporté. Quand tu es un peu plus loin, il y a des fonctions en moi qui semblent passées en mode pause ou en attente. Une partie de moi te cherche alors que cette partie de moi qui te cherche se retrouve en plénitude quand tu es là. Si on y applique certaines peurs liées  à être aimé ou pas on peut se poser la question si la partie qui cherche ne veut pas simplement s'assurer de ne pas être abandonnée...si on s'abandonne totalement en pleine plénitude quand l'autre est là, peut-être que, quand l'autre est un peu plus loin, ce besoin de connexion représente une blessure à l'abandon… que ce soit celui du nouveau né qui pleure en ne sentant plus la présence de sa mère, ou un tout autre abandon ou manque d’amour… Peut-être aussi que l'appel est tellement vaste qu'il crée simplement un vide sans fond quand on n'est pas ensemble. Dans cette dernière vision c'est simplement l'immensité qui appelle, et je pense que c'est fort possible que ça suffise à décrire plus de la moitié de ce que l’on ressent quand on n'est pas ensemble. Je t'aime prends un goût de vastitude…

La bergère

Oui mon Amour, il y a comme deux vies différentes qui s'écoulent. C'est à la fois simple et pas si simple. Je suis en baisse d'énergie progressive depuis 2 jours et je le réalise pleinement aujourd'hui. Du coup, je ne sais pas très bien ce qui se passe en moi. Cela me demande d'accueillir comme c'est, de me reposer et de voir venir. Je sens par contre, que dans le fait d'avoir moins d'énergie, c'est comme s'il m'était nécessaire d'en garder un maximum ici dans mon corps. Et cela me donne moins de latéralité pour être en même temps avec toi. Cela me donne à me rendre compte que quand on est ensemble, cela me ressource et le donner-recevoir s'équilibre. Quand on est à distance, il semble que ce qui cherche en moi à se connecter à toi m'incombe une dépense d'énergie. Peut-être en effet, que ce sont les peurs de ne pas être aimée qui force mon être à cette double connexion casi permanente: être avec moi et avec toi à la fois. Comme j'étais en énergie haute depuis quelques temps, je ne m'en rendais pas compte, mais là c'est ce qu'il me semble percevoir. C'est à la fois simple pour moi d'être seule. Je connais ça depuis bien longtemps. J'ai appris à faire avec peu d'amour en ce monde depuis si longtemps. Et en même temps, être seule c'est être sans toi. Cela me ramène à ce vide immense dont tu parles, parce que, justement, avec toi j'expérimente l'amour incarné et je ne peux plus faire comme avant quand il n'existait pas. Alors la connexion se cherche. Mais là avec moins d'énergie, cela demande encore de trouver une autre posture. Celle du lâcher prise. Une connexion de fait avec laquelle je puisse être en confiance sans aller chercher… Pas si simple… C’est le jeu qui est la conséquence de ce que nous vivons… En même temps, j'aime bien le fait de ne pas mettre d'énergie dans ce que nous vivons à distance, de juste laisser faire. J'aime bien l'idée de laisser la confiance en la Vie s'installer ici. Je sens bien aussi que c'est ce qui vient me chercher quand j'ai moins d'énergie : accueillir la Vie comme elle est et garder à l'esprit que tout se fait pour le mieux pour moi sans ma volonté. Ça touche aussi au côté professionnel. C'est dingue de constater à quel point je peux être déstabilisée d'un jour à l'autre.

Le berger

Oui, oui, oui, mes bras te sont ouverts en grand quoi que tu fasses.

La bergère

Cela me semble être le lot de cette expérience terrestre: l'impermanence émotionnelle autant qu'énergétique et événementielle bien-sûr.

Le berger

Arriver a émettre nos peurs en toute simplicité entre nous c'est comme s'en libérer. Tu as eu beaucoup d'énergie pour m'accompagner c'est dernier temps.   Mardi je serai là pour toi si tu le ressens comme ça.

La bergère

Pas facile de maintenir la réalité de la présence de tes bras quand mes signaux faibles sont au ralenti. Et garder la confiance avec cet état de fait est sûrement un des magnifiques enseignements que notre relation me donne à vivre Emettre nos peurs est un préalable pour s’en libérer tout au moins; les ressentir, les dire, les accueillir et les aimer pour leur permettre de se transmuter… C'est bon d’entendre que tu seras là pour moi. Je ne sais pas quels seront mes besoins. Aujourd'hui je vois que des peurs émergent du brouillard de la fatigue. Le fait de réfléchir à un nouveau statut d'entreprise avec le déséquilibre que cela risque de générer doit aussi jouer dans tout ça…

Le berger

Laisser toi aller à ta sensibilité, ta vulnérabilité. Abandonne toi à toi-même sans jugement. Je t'aime je t'aime je t'aime mon amour. Je suis tout entier avec toi sans que tu aies à faire le moindre effort. Mon Amour.